Botanique

Le Nénuphar des sables

(Je reprends ici, avec cependant des modifications et ajouts, un article paru dans un hors-série Casus-Belli "vieille version" et signé Zormilius.)

Le nénuphar des sables est en soi une des curiosités du Désert des Mille Couleurs... Il est le fruit improbable de la ténacité de la vie et des effets chaotiques de la magie sauvage à l'œuvre dans cette région de Paorn.

Le nénuphar des sables se voit sous la forme, le plus souvent du moins, d'une large feuille (typique de cette famille végétale) pouvant facilement atteindre les 3 mètres de diamètre et affleurant le sable multicolore de l'erg. Sa teinte est généralement d'un vert-bleuté assez agréable à l'oeil, mais on en trouve parfois des verts feuille ou des vert printanier. Cette plante ne possède qu'une seule feuille, donc si vous vous trouvez au milieu d'une zone où il y en a plusieurs c'est que c'est une sorte de "bosquet". Une fois tous les cinq ans, le nénuphar des sables produit une fleur qui ne dure qu'une journée et une nuit; c'est une sorte d'évènement pour les habitants du désert et donne lieu à des réjouissances. La fleur émerge du sable au matin et s'épanouit tout au long de la matinée; à midi, pleinement ouverte, elle atteint les quatre mètres de diamètre, elle commence alors à exhaler un parfum qui parait unique pour chacun; à partir de ce moment là apparaissent les abeilles du désert qui procèdent au recueil du pollen et du nectar, les fleurs profitant du travail des insectes pour être fécondées; au coucher du soleil si la fleur n'a pas été fécondée, elle se referme et se dessèche en quelques minutes... Si la pollinisation a été effectuée, seuls les pétales les plus proches du cœur se referment sur celui-ci... Peu à peu les pétales toujours épanouis se transforment en une matière translucide et nacrée réfléchissant la lumière de la lune... Tout au long de la nuit , le cœur de la fleur se met à luire et à pulser comme un cœur qui bat... et, au matin, cœur et pétales "explosent" en millions de particules scintillantes comme de la nacre ou du mica et se trouvent emportées par la brise du matin. Ne laissant qu'une "coupe" de matière rappelant du carton de guêpes et deux à cinq grosses graines rondes, noires et lisses.

Le nénuphar des sables possède une "tige" qui s'insinue dans le sable sur une profondeur pouvant atteindre vingt ou trente mètre... et où se trouve le cœur de la plante, un bulbe d'où partent des centaines de radicelles cherchant les nutriments nécessaires à la plante. Ce bulbe a la taille d'un cochon et la forme d'une patate légèrement aplatie. Le nénuphar des sables fait partie de ces organismes qui se sont adaptés à la magie sauvage du Désert des Mille Couleurs et participent activement à en faire un lei vivant malgré la violence des courants magiques qui le parcourent: Le bulbe filtre les sables imprégnés de magie, recycle activement une partie pour la survie et la reproduction de la plante et stocke le reste sous forme de nodules. La magie ainsi stockée est raffinée et pure. La plante utilise une partie de la magie raffinée pour sa feuille qui doit restée émergée des sables pour recueillir l'énergie solaire nécessaire au raffinage des sables magiques. La feuille utilise donc cette magie sous forme d'un sort de lévitation perpétuel... Si on coupe une feuille de nénuphar la feuille se met à flotter et à dériver au gré des courants aériens... Par contre ce faisant vous tuez la plante...

le purpurin géant
cette essence est la plus imposante de l'Océan Vert, peut-être même de tout Paorn...Seulement dépassé en hauteur par le lancier de jade dont nous parlerons plus loin, le purpurin doit son nom à la couleur pourpre de son feuillage, offrant sur la face éclairé par l'astre diurne un coloris vert sombre et un pourpre tout aussi profond vers la terre nourricière...le purpurin fleuri au printemps dans une débauche de fleurs immaculées au coeur débordant d'un pollen jaune d'or qui fait le régal des abeilles locales et la fortune de quelques familles d'apiculteurs aventureux...
les familles isolées de l'Océan Vert établissent souvent leur demeure dans les frondaisons ou le tronc d'un purpurin...

le lancier de jade
éffilé comme une dague cet arbre d'une rare élégance ponctue la masse ondoyante de la canopée de sa silhouette gracile et dansante...c'est une essence de la famille des conifères, sa résine est très odorante, légèrement verte et son feuillage a un aspect légèrement luminescent lorsque les ténèbres prennent la place de l'azur du jour...on raconte que dans les profondeurs on peut trouver de l'ambre de lancier...de l'ambre-jade...

le moutonneux à fleurs d'or
lors de sa floraison estivale, le moutonneux à fleurs d'or ressemble à un titanesque nuage d'orage un nuage de poussière dorée, le moutonneux, de la famille des acacias et des mimosas est fort riche en pollen, bien moins recherché que le miel de purpurin ou celui assez curieux du lancier il n'en demeure pas moins une source de profit importante pour les habitants de l'Océan Vert.

le plumier noir
cette fougère-parasite pousse exclusivement sur le lancier de jade, on en tire après une distillation longue et délicate un puissant narcotique utilisé par les chirurgiens les plus à la pointe des recherches...